Le président a d’abord traité de « pipe » nos simulations, puis il a essayé d’expliquer que le nouveau système était plus favorable car la décote maximale passait de 25 à 10%, qu’elle s’annulait à 64 ans au lieu de 67. Las, il finit par reconnaître que les comptes ne sont pas bons pour les enseignants.

Analysons une carrière type d’un enseignant.

Au-delà des considérations sur les promesses mirifiques de revalorisation, dont on ne connaît encore ni le montant ni les conséquences sur nos obligations de service, refaisons un « point », si l’on peut s’exprimer ainsi, sur une carrière type, forcément incomplète à Bac+5, de Professeur des Écoles.

Notre bon Professeur des Écoles passe à la Hors Classe après le 9ème échelon (il est « bon » justement) et, recul de l’âge légal oblige, il termine à l’indice terminal de la Hors Classe.

Selon les données du rapport de l’ex Haut-Commissaire Delevoye, il cumule 15.900 points en Classe Normale (22 ans), il en cumule 14.500 en Hors Classe (13 ans) et il peut ajouter 1.700 points de petits boulots pendant qu’il était étudiant (4 ans).

Son total de points atteint 32.100 points au moment de prendre sa retraite à 62 ans pour 39 annuités cotisées.

Avec le système par points, cela lui permettrait, avec la valeur du point prévue à 0,55€, de toucher une pension brute de 1.470€, une pension nette de 1.325€ (sans l’âge pivot à 64 ans). Avec la mesure de l’âge pivot, il subit une décote supplémentaire de 10% pour atteindre péniblement 1.190€ net par mois.

• Avant 2003, un enseignant serait parti à 60 ans avec un minimum de 2.600€ net.
• Actuellement, malgré une décote de 20%, il partirait avec un minimum de 1.900€ net.
• Avec la réforme Macron, c’est autour de 1.200 – 1.300€ net, âge pivot ou pas.

Et c’est une simulation optimiste… Il va falloir une sacrée revalorisation !

D’autant plus que, du fait de l’augmentation de la cotisation retraite (11,25%) et de la prise en compte des indemnités dans l’assiette de la cotisation retraite, notre Professeur des Écoles va subir une baisse de son salaire net de 15€ par mois jusqu’à sa retraite.

Pour résumer :
Un Professeur des Écoles, recruté à Bac+5, commence sa carrière à 1.450€ net par mois, il la finit avec un salaire à 2.600€ par mois mais il ne touche qu’une pension de 1.200€ par mois à 62 ans.

Et les autres fonctionnaires  ? Et les salariés du privé  ?

Si les enseignants sont les moins bien lotis de la Fonction Publique, la perte de pension est énorme pour l’ensemble des fonctionnaires des 3 versants de la Fonction Publique (État, Hospitalière, Territoriale) du fait de la prise en compte de la totalité de la carrière au lieu des 6 derniers mois.

Pour ceux qui ont un niveau de primes et d’indemnités important, la baisse de la pension est moins conséquente mais la baisse du salaire net est plus sensible jusqu’à la retraite (11€ net en moins par mois par tranche de 100€ de primes ou indemnités).

Pour tous les salariés du privé, qui relèvent du régime général, c’est aussi revu à la baisse, en raison de la prise en compte de toute la carrière et parce qu’ils ne bénéficieront plus de la retraite complémentaire obligatoire.

30.000 points sur une carrière, public ou privé, dans le régime universel par points :

• C’est un salaire moyen de 1.960€ net par mois pendant 42 ans sans interruption,
• C’est un maximum de 1.240€ net de pension à 64 ans, 1.115€ net à 62 ans,
• C’est un taux plein à 63 % à 64 ans, un taux de remplacement de 57% à 62 ans !

Et chaque période non travaillée pendant ces 42 ans fera encore baisser la pension. Et certains syndicats qui osent encore soutenir que le régime universel de retraites par points est juste, que seul l’âge pivot le rendrait injuste…

Pour une pension mensuelle nette	1.000€	1.500€	2.000€	2.500€
À 62 ans, il doit avoir un salaire net moyen pendant 42 ans	1.765€	2.640€	3.520€	4.400€
À 64 ans, il doit avoir un salaire net moyen pendant 42 ans	1.590€	2.380€	3.170€	3.960€

Nous confirmons donc toutes nos revendications.

• Retrait du projet de réforme des retraites par points
• Maintien des 42 régimes existants,
• Retour à l’âge légal de départ à 60 ans et suppression de la décote.

Nous confirmons notre détermination à combattre ce projet, jusqu’au retrait. Nous n’en avons pas fini  !